18 juin 2016

Connaître le passé pour comprendre le présent

Pour écrire l'article "Lieu dit  LA COUTURE"
je me suis replongée dans la revue "Nos ancêtres - Vie et métiers". 
L'édito du N° 28 de novembre/décembre 2007 (surtout sa conclusion)

a fait écho à mes yeux à l'actualité (rien à voir avec la couture - je papillonne ailleurs aujourd'hui).


A la lumière de l’histoire

Nous avons de la chance de vivre à notre époque. Vous en doutez ? Laissez un instant de côté le journal télévisé (ou imprimé), oubliez un moment le catastrophisme ambiant et replongez avec nous dans le monde de nos ancêtres. C'étaient, on le dit souvent, des « besogneux », travaillant dur pour gagner leur pain. Nos aïeux prenaient « le temps de vivre », « au rythme des sai­sons », avec l'assurance de se coucher la tête remplie d'une bonne histoire contée « au coin du feu ». Et puis, à l'époque, on s'entraidait. Et si la santé vacillait, on pouvait être sûr de faire appel à un « remède de bonne femme » ! Stoppons-la cette évocation digne d'une image d'Épinal. Derrière ces appellations un peu gal­vaudées par toute une littérature de la nostalgie, il faut faire preuve de discerne­ment. La viande ? Un luxe pour la majorité de nos aïeux. Une maladie ou une bles­sure ? Il fallait à tout prix poursuivre son travail sous peine d'en être exclu illico. L'entraide ? Les villes et les villages d'autrefois étaient peuplés d'une foule de marginaux, d'ambulants, de migrants, auxquels personne n'aurait jamais ouvert la porte. Et que dire des enfants ? De l'éducation ? Nous nous en faisons l'écho dans ce numéro à travers l'exemple des manufactures de soie, dès le plus jeune âge, les petits étaient envoyés gagner quelques deniers dans les manufactures-Bref, si l'on n'était pas « bien né » (ce qui ne concernait qu'une petite minorité !), on survivait plus qu'on ne vivait.
Ne nous laissons pas aller à dire que cela n'a pas changé aujourd'hui. Certes, cette évocation peut faire penser à la vie que connaissent de nos jours des hommes, des femmes et des enfants, dans ce qu'on nomme pudiquement les « pays en voie de développement » ou « les suds » ou même dans certains quartiers sur lesquels on ferme les yeux. Certes, dans nos foyers aussi, les difficultés peuvent être là, fortes, insurmontables parfois. Mais ouvrons les yeux sur ce que nous avons, là où nos ancêtres n'avaient rien : un accès aux soins et aux médicaments, des services publics accessibles au plus grand nombre, une alimentation variée à portée de bourse, des transports en commun, la possibilité de partir en vacances ou en week-ends, des délais pour faire face à certaines difficultés... Autant de pro­grès gagnés, parfois âprement, par la persévérance d'hommes et de femmes des siècles passés. Autres temps, autres mœurs, autres difficultés... Ne nous laissons pas aller à la nostalgie et sachons vivre nos combats d'aujourd'hui à la lumière de l'histoire de nos ancêtres.
Hugues Hovasse

Dans la liste de ce que nous avons, je rajouterais bien un travail encadré, entre autre par des conventions. A l'heure où nombre de personnes descendent dans la rue pour dire leur opposition à la loi travail, alors que d'autres pensent qu'il faut savoir évoluer avec son temps, il me parait intéressant de se souvenir -d'avoir en tête- que c'est bien la persévérance d'hommes et de femmes des siècles passés, qui ont permis de gagner, parfois âprement, les progrès sociaux. 

Les parties soulignées l'ont été par mes soins.
littérature de la nostalgie : Hugues Hovasse fait-il référence à l'école de Brive dont les membres écrivent "des histoires qui puisent leurs racines dans la terre de leur enfance ou dans celle de leurs ancêtres, dans la vie provinciale, dans le passé rendu vivant de gens simples, chacun héros de la grande aventure de leur vie." ? Il m'arrive d'en lire chez maman qui est friande de ces histoires, mais bien vite je me lasse. 

 dans certains quartiers sur lesquels on ferme les yeux : pour ma part, cette comparaison ne me parait pas appropriée
 
Une maladie ou une bles­sure ? Il fallait à tout prix poursuivre son travail sous peine d'en être exclu illico.Bon cela existe toujours - de nouveau ?- sous nos latitudes. Par exemple lorsqu'on est coursier cycliste sous le statut de micro-entrepreneur. Le reportage entendu dans l'émission "Comme un bruit qui court" (samedi de 16h à 17h sur Frnace Inter) du 11 juin m'a permis de comprendre la mécanique de l'ubérisation, Ce reportage mettait en lumière les pratiques des plateformes de mise en contact de restaurants et de coursiers et coursières cyclistes indépendants. On estime à 6 000 leur nombre en France, autant d' "auto-entrepreneurs" sans droits et sans protection sociale.

13 juin 2016

Knit art à Aubigny sur Nère


Mais que peut bien être le knit art ou graffiti knitting ou yarnbombing ?
C’est tout simplement le fait de recouvrir des objets de la rue (lampadaires, arbres, statues,…) avec un tricot. Si les graffeurs « conventionnels » utilisent de la peinture, les knitteurs graffent avec de la laine.
L’avantage de ce type de street-art est qu’il peut facilement être enlevé, l’inconvénient c’est qu’il est long à créer.
Rendu populaire par le collectif « Knitta Please » à Houston en 2005, ce mouvement s’est étendu un peu partout sur la planète. L’instigatrice de ce street-art est Magda Sayeg (Houston) qui avait eu l’idée de recouvrir la poignée de porte de son magasin.
Si le but du graffiti peut être la revendication, la décoration ou même parfois le simple vandalisme, le knitting veut réchauffer l’, souvent triste, froid et sans couleur.
Le knit art se pratique également à plusieurs, chacun est en charge d’une partie du tricot dans le but de recouvrir de grands objets.
Lu dans https://www.urbanews.fr/

C'est Christiane qui m'avait fait connaître cet art quand elle avait photographié à mon intention 
ce vélo en Allemagne en 2013

J'en ai eu aussi une représentation quand j'ai visité en août 2014 
la manufacture BOHIN (à Saint-Sulpice-sur-Risle dans l'Orne)
 dernière entreprise de fabrication d'aiguilles (et épingles) en France,
 qui fonctionne toujours avec des machines-outils utilisées au XIXème siècle !
Comme dans tous les musées textiles du XXIème siècle, une place est faite à l'art. Un espace présente toutes les utilisations artistiques de l'aiguille et du fil. Le knit art était présenté seulement sous forme d'un panneau photographique.

J'en ai eu une représentation réelle dimanche lors d'une pause déjeuner à Aubigny sur Nère. Le restaurant que je fréquente habituellement étant complet, je me suis rabattue sur une pizzéria au centre du bourg. J'ai ainsi découvert des habillages d'arbre très colorés. Malheureusement, je n'avais pas d'appareil photo !
Je sais ce qu'il me reste à faire la prochaine fois que j'y passerai !

J'ai trouvé des photos sur le site du quotidien local
 

 Je vous invite aussi à aller faire un tour sur le blog Nibelle et Baudouin .
Vu dans http://nibelle.blogspot.fr
 Aubigny sur Nère est le lieu de mémoire de L’AULD ALLIANCE, terme par lequel on désigne le rapport étroit et singulier qui s’instaura de façon continue entre les royaumes de France et d’Écosse pendant cinq siècles. Au cours de la guerre de Cent Ans qui opposa les royaumes de France et d’Angleterre, la ville fut donnée par le Roi Charles VII à Jean Stuart de Darnley, cousin du roi d’Ecosse.Les descendants de Jean Stuart de Darnley et d’Aubigny conservèrent leur fief d’Aubigny jusqu’en 1672, année où leur lignée s’éteignit. Voilà pourquoi un Écossais nous accueille à l'entré de la ville. 
Ce qui explique aussi les fêtes franco-écossaises du mois de juillet
Google + Galerie François 1er Aubigny sur Nère

4 juin 2016

Lieu dit "LA COUTURE"

Pourquoi un hameau "La couture" sur la commune de CHAILLY EN BRIE (77), au milieu des champs briards (blé, maïs, lin, tournesol, betteraves), dans une région qui ne semble pas avoir un passé particulier dans la fabrication  textile?

L'explication m'en a été donnée dans une revue découverte il y a quelques années :

Cette revue, qui paraît  tous les deux mois, présente les métiers exercés autrefois et les modes de vie. "Véritable encyclopédie de référence, chaque numéro thématique offre une documentation de premier ordre sur les activités de nos aïeux". Les dossiers, illustrés par des reproductions de gravures et peintures d'époque, sont très documentés (60 pages). Des historiens, généalogistes, érudits, chercheurs, conservateurs de musées, artisans et spécialistes des métiers, écrivains et journalistes professionnels prennent part à la rédaction. Une large bibliographie est proposée (livres - revues - sites Internet), ainsi que la liste des musées (petits et grands) en rapport avec le sujet.

Pour l'instant, j'en possède 5 numéros : 
N° 4 - nov/déc 2003 : MÉTIERS DU TISSAGE
N° 14 - juillet/août 2005 : MÉTIERS DU CUIR
N° 20 - juillet/août 2006 : LA MODE DE NOS ANCÊTRES
 N° 4 - nov/déc 2007 : MÉTIERS DE LA SOIE
N° 54 - mars/avril 2012 : DENTELLES ET BRODERIES
 (Mais un petit furetage sur le site de l'éditeur pour écrire ce message m'invite fortement à m'y abonner)

Chaque dossier est précédé du billet de Jean-Louis Beaucarnot (généalogiste, journaliste et écrivain, il a largement contribué à la démocratisation de la généalogie par ses émissions à la radio et à la télévision ainsi que ses nombreux livres) sur le statut social et les patronymes en rapport avec les métiers décrits.
C'est dans celui du numéro
que j'ai trouvé la réponse à ma question (page 22).

"Quand les cultivateurs étaient dans la couture.
Le nom de la rue des Coutures-Saint-Gervais étonne toujours le provincial ou l'étranger visitant Paris. Quelle peut-être, en effet, cette histoire de couture ? La réponse est toute simple : cette rue conserve le souvenir du temps où le quartier était encore à demi-rural avec, autour ed l'hôpital Saint-Gervais, des prés et des "coutures", autrement dit des prairies et ... des "cultures" !
Le mot "couturier", au Moyen-Age, était en effet victime d'erreur d'homonymie. On l'associait d'un côté à un premier mot, le "costurier", et qui désignait celui qui cousait et qui se verra nommé "tailleur". D'un autre côté, on trouvait un second mot, issu quant à lui de "colturer" et qui sera l'ancêtre de notre "cultivateur"..."

Il ne me reste plus qu'à glaner les panneaux "LA COUTURE" au cours de mes randonnées cyclistes ...