10 décembre 2017

Cartes textiles

Dans mon article du 22 octobre 2017, je vous ai présenté la première, 
réalisée dans le cadre d'un échange à l'initiative de l'atelier d'Emma
 me demandant si j'aurais le temps d'en réaliser d'autres.
Malgré un emploi de temps très chargé, j'y ai pris tellement de plaisir - et de détente - que j'en ai réalisé deux autres.
Celle-ci ne m'a pas pris trop de temps, la broderie jaune étant un essai fait à l'occasion de la réalisation de ce sac customisé (voir ici).
 Le fond de la dernière s'est imposé très vite à mon esprit. Les fleurs en yo-yo aussi. Mais il m'a fallu plus de temps pour les disposer. J'ai essayé des feuilles en broderie au ruban, mas le résultat n'était pas satisfaisant. Va pour des tiges au point de tige. Euréka, les feuilles au point de chainette complètent agréablement l'ensemble. Car la difficulté est là : trouver une harmonie et ne pas surcharger l'ouvrage.
J'avoue être assez contente du résultat !
Ces cartes sont rigidifiées avec de l'entoilage : deux couches de vlieseline forte 
(une première couche noire pour obscurcir l'envers de la carte et cacher les fils, 
une deuxième couche blanche sur laquelle écrire)

9 décembre 2017

Etoile pliée


L'étoile pliée (ou Somerset Patchwork) est composée de plusieurs rectangles de tissu pliés en triangle.
Ici j'ai utilisé trois tissus différents :
Dimension des rectangles : 5,5 cm x 3 cm
Chaque pièce doit être pliée afin d'obtenir un triangle :
Tracer sur le support 2 lignes à angle droit
sur lesquelles vont être positionnés quatre triangles. Maintenir avec quelques points à la main.
Le deuxième rang est constitué de huit pièces. 
 
En fonction du décalage avec le premier rang, les effets sont différents. On peut aussi jouer avec l'ordre de placement. Ici j'ai d'abord posé quatre morceaux en vis à vis, puis les autres morceaux par dessus.
Il est possible de placer les huit morceaux l'un après l'autre en les faisant se chevaucher.
Le troisième rang est constitué à l'identique.

Ici le choix du tissu central n'est pas judicieux : les petits pois ne se voient pas ...

Pour avoir un aperçu des infinies possibilités de cette technique, vous pouvez lire cet article
ou taper "Somerset Patchwork" sur votre moteur de recherche préféré.

J'ai mis l'étoile en valeur en l'insérant dans un cercle coupé dans du jean. 
Le cercle est maintenu au point de bourdon à la machine.
L'objet fini est une carte textile (voir ici

J'ai utilisé cette technique il y a quelques années pour un petit tableau vitaminé
et en 2010 pour faire mes cartes de vœux. Les étoiles sont réalisées dans des chutes de papier cadeau.

25 novembre 2017

Les Catherinettes

"Jeune fille et plus spécialement modiste qui est encore célibataire à 25 ans. (On dit alors qu'elle coiffe sainte Catherine)" Définition trouvée dans le Grand Larousse en 5 volumes.
Il semblerait que cette tradition soit aujourd'hui tombée en désuétude. Elle persiste pourtant à Vesouls qui organise ce jour le concours des Catherinettes qui arborent des chapeaux de couleur jaune (sagesse) et vert (espoir).

Mais il fut un temps ... "Le 2 novembre, jour de la Sainte Catherine, la tradition veut [ ] que toutes les maisons de couture ferment leurs portes pour fêter les ouvrières et les employées qui, ayant vingt-cinq ans cette année-là, sont encore filles ! Fête grandiose, donnée à bureaux fermés, suivie d'un bal entre femmes qui peut durer jusqu'au matin. Ce jour-là, l'espace entier de la maison, salons comme ateliers, est exceptionnellement ouvert à tous, personnel et direction regroupés dans une abolition de la hiérarchie impensable le reste du temps.
Cette transe n'a lieu qu'une fois l'an. 
Est-ce pour consoler les catherinettes de ne pas s'être trouvé de mari qu'on les célèbre avec tant de vigueur ?
N'est-ce pas plutôt pour les féliciter de leur célibat ? Car si une cousette n'est pas mariée à vingt-cinq ans - âge considéré autrefois comme plus avancé qu'aujourd'hui -, elle manifeste par là que c'est fait, elle est entrée en religion, elle a bien la vocation de la couture !
Quant au bonnet, cet échafaudage baroque amoureusement réalisé de main de maître, tout aussi "fou" que doit être l'ampleur de la vocation de couturière, c'est un chef-d’œuvre, au sens même où on l'entendait dans les anciennes corporations." (p. 323-324)

Ce texte est extrait du livre 
édition avril 2003
Madeleine Chapsal, filleule de Madeleine Vionnet, a grandi au milieu de la Haute Couture. En effet, sa mère Marcelle Chaumont fut la principale collaboratrice de Vionnet de 1912 à 1939. Elle fait le récit de cette enfance dans ce livre. De fait, elle témoigne d'un monde à jamais disparu, en faisant appel à ses souvenirs, mais aussi au travers d'entretiens qu'elle a eu bien des années plus tard avec les ouvrières.

"- En 1928, j'ai eu vingt-cinq ans et c'est moi qui ai gagné le concours ! me dit avec excitation Jeanne Mardon.
Elle court ouvrir sa commode pour en extraire quelques vieilles coupures de presse jaunies.
- Quel concours ?
- Eh bien, celui des bonnets ! Regardez, là, c'est moi ! Cette année-là, tous les bonnets devaient être fabriqués avec le papier du Petit Parisien qui, en 1928, avait organisé le concours. Il m'en a fallu des numéros ! Mais nous habitions Levallois avec mes parents, et tous nos voisins [ ] ont contribué en m'apportant leurs exemplaires... Voyez, mon bonnet représente une grande toile d'araignée, avec l'araignée au milieu ! Quel travail à confectionner : il a fallu tout découper, monter sur laiton, coller!
[ ] Au côté du premier prix, deux autres jeunes femmes de vingt-cinq ans sont elles aussi couronnées de papier journal artistiquement découpé. (p. 324)

Cela pourraient être elles.
Mais cette photo a été prise en 1924, et ce sont des catherinettes du couturier Béchof.
J'ai trouvé cette photo p. 58 dans 
Édition de mars 1996

[ ] - Vous avez reçu un prix pour votre bonnet ?
- Mon nom était dans tous les journaux. Mais je n'avais rien dit chez Vionnet, et le 26 novembre au matin, quand j'arrive, j'apprends que Monsieur Trouyet [le directeur] me réclame. 
[ ] Je crois qu'il ne m'avait jamais encore adressé la parole. Il me dit : "Alors, comme çà, on gagne le prix des catherinettes ? Et il est où votre bonnet ? - A la maison Monsieur. - Allez le chercher!" Je suis retournée à Levallois, j'ai ramené mon bonnet. Monsieur Trouyet m'a demandé de m'en coiffer, puis il m'a fait faire lui-même tout le tour de la maison. Ensuite, il m'a donné une prime : cinq cents francs ! C'était énorme, j'étais bien contente.
Monsieur Trouyet aussi devait être satisfait : à côté du nom de Jeanne, dans tous les journaux, s'étalait celui de la maison Vionnet. (p. 325)

-N'est-ce pas beaucoup de travail supplémentaire ?
- Bien sûr, mais tout le monde est content de réaliser sa propre création. Et c'est la fête.
Unique occasion, dans l'année, où la créativité de chacun peut se donner libre.
Jeanne Mardon me montre encore quelques belles photos de Sainte-Catherine, prises chez Vionnet :
- Ce qu'on l'attendait, ce jour-là ! En 1930, c'est moi qui est eu l'idée du déguisement de notre atelier : nous étions toutes en grenadiers ! On passait un film d'époque aux Champs-Elysées, et j'ai recopié exactement l'uniforme du grenadier de l'affiche. 
Le concours a lieu entre tous les ateliers de la maison. Un autre a habillé ses ouvrières en abeilles." (p. 326)

Ici, en 1947, des catherinettes se sont déguisées en zouaves moustachus et posent joyeusement devant la statue de la place de la Concorde. Mais la légende ne dit pas dans quelle maison de couture elles travaillent
p. 63 - Archives de la mode
Ce jour-là, même la reine des abeilles, Madame Madeleine Vionnet, consent à sortir de son alvéole - c'est-à-dire de son studio - pour trôner quelques heures parmi ses ouvrières. (Habituellement, elle ne circule pas dans sa maison : on vient à elle).
Double page : 64-65 -Archives de la mode
Aucune date de prise de vue n'est indiquée dans le livre Archives de la mode. 
Mais cette photo est aussi présente dans 
Edition de novembre 2012
que j'ai consulté pour écrire cet article, et qui date cette photo en 1925.

19 novembre 2017

Petit sac pour jouer à la dinette

Fournitures
- 55 cm x 40 cm de cotonnade
- fil de couleur assortie

Coupe : Les valeurs de couture sont comprises (7 mm = repère bord du pied de biche)
Pour tout savoir sur les repères cliquer ICI

- corps du sac : 
pour les tissus n'ayant pas de sens un morceau de 42 cm x 30 cm (A) 
(cela correspond aux dimensions d'une feuille format A3 sur tissu déplié, ou aux dimensions d'une feuille format A4 posée sur le pli du tissu plié en deux)
pour les tissus ayant un motif avec sens deux morceaux de 30 cm x 21 cm (B). 
Les photos correspondent à cette situation.
 
- anses : deux morceaux de 25 cm x 5 cm  
(à remplacer par de la sangle si vous en avez sous la main)

Plier le corps du cas en deux endroit contre endroit.
Pour un seul morceau A piquer les deux petits côtés.
Pour deux morceaux B, piquer sur trois côtés.
Surfiler les deux épaisseurs ensemble. Cranter les angles.
 Pour le modèle A, marquer le pli du bas du sac au fer à repasser.
Placer la couture d'un côté sur la pliure (ou piqûre) du bas du sac.
Sur le triangle ainsi formé, tracer le trait de piqûre.
Pour ce sac, la longueur du trait (qui correspond à l'épaisseur du sac) est de 4 cm.
Pour tracer un trait à angle droit (qui permet d'avoir la même distance de part et d'autre de la couture de côté), mesurer la distance par rapport au coin du triangle.
Piquer sur le trait.
 Couper l'excédent de tissu à 5 mm.
Répéter ces opérations pour l'autre angle.
Confectionner les anses pour obtenir deux bandes d'environ 2 cm de large.
Préparer le haut du sac.
premier pli de 1cm
deuxième pli de 2 cm
 Avant de coudre l'ourlet, insérer les anses.
Espacer les deux extrémités de 8 à 10 cm.
Piquer l'ourlet avec les anses dirigées vers le bas.
Puis rabattre les anses vers l'extérieur et les maintenir par une piqûre.
Repasser les plis pour donner une forme parallélépipédique au sac, 
deux sur chaque petit côté, deux dans le fond,
espacés à chaque fois de 4 cm (épaisseur du sac).
 Exécuter une piqûre nervure sur tous les plis.

Le sac terminé mesure environ 23,5 cm x 16 cm x 4 cm.

22 octobre 2017

PEACE AND LOVE

J'ai réalisé cette broderie, trouvée dans
pour participer à un échange de carte textiles initié par L'atelier d'Emma.

La première est enfin terminée (je ne sais pas s'il y en aura d'autres ...)
 
J'ai utilisé
1- deux chutes de jean
2- des chutes de cotonnade (3 couleurs)
3- du coton mouliné DMC à 6 brins
4- une chute de toile Aïda
5- des chutes de fil à coudre 
(je conserve tous les fils coupés en fin de travail à la machine !!!)
6- perles de rocaille à broder
7- de la toile thermocollante : fine et épaisse
8- du fil à coudre de couleur assortie
(7 et 8 ne sont pas sur la photo)



Le point de départ fut l'étoile en relief
à laquelle j'ai adjoint 2 chutes. 
Le tout est fixé au fer à repasser sur un fond de toile thermocollante fine.
J'avais imaginé broder des tiges et des feuilles, mais finalement j'ai maintenu au point droit-machine des chutes de fils éparpillées sur le fond ocre.
Après plusieurs essais, j'ai retourné la carte pour trouver 
la place adéquate pour le cœur "Peace and Love".
L'étoile et le cœur sont appliqués par un point de bourdon à la machine.
(Pour en savoir plus, cliquer ici)
La broderie bleu (déjà utilisée sur un sac) est exécutée en deux temps : point de tige (6 fils mouliné) puis faire passer le fil dans chaque point de piqûre sans tirer sur l'aiguille.
J'ai rajouté quelques perles de rocailles parmi les fils éparpillés.
J'ai thermocollé avec de la vlieseline épaisse puis coupé (15 cm x 10 cm).
Pour la finition de bord, je me suis inspirée du tuto de L'atelier d'Emma.



Pour lire le diagramme "Peace and love" cliquer ici

16 septembre 2017

Artiste textile


Un de mes grands plaisirs consiste à visiter  musées et exposition qui ont trait aux textiles et à la mode au sens large.
Il est aujourd'hui commun de trouver des œuvres textiles dans les musées qui témoignent d'un riche passé artisanal et industriel français.Il me faudra un jour faire une cartographie de ces musées, disséminés dans nos régions. Qui doit d'ailleurs  déjà exister sur le Web.
Ce fut le cas lorsque j'ai visité le musée du mouchoir à Cholet (49) en avril 2016.
Le parcours situé à l’intérieur de l’ancienne blanchisserie de la Rivière Sauvageau, dévoile les étapes de la fabrication du tissu : de la fibre au fil, du fil au tissage ainsi que le blanchiment des toiles achevées. Dans la salle d’histoire, le visiteur découvre l’histoire du textile choletais et les conditions du travail ouvrier au XIXème siècle.  Pour tout savoir sur ce musée, cliquer ici

Aujourd'hui, le mouchoir rouge de Cholet est toujours tissé en ces lieux sous les yeux des visiteurs.

Lors de mon passage, il était présenté une rétrospective des œuvres textiles acquises depuis 15 ans.
Parmi elles, j'ai été attirée par deux œuvres réalisées par Brigitte Bouquin-Sellès en 2011.
  L'artiste a utilisé les lisières qui se forment lors du tissage des mouchoirs, que l'on aperçoit ci-dessous sur le côté droit du métier à tisser.
J'ai beaucoup aimé aussi cette œuvre réalisée en 1999 par Fanny Viollet



Au cours de mon périple estival 2017, j'ai pu admirer ces "boules" de laine 
 
au domaine de Chaumont sur Loire (41).
  
Malheureusement j'ai omis de noter le nom de l'artiste ! Mais MAGIE du Web !!!
Et une belle coïncidence comme je les aime !!!!

Je tape  "œuvre textile laine" sur le moteur de recherche le plus usuel et j'active les images. La première photo qui apparait est extraite du site "L'incroyable conjugaison du verbe coudre", dont j'ai souvent parlé ici. J'ouvre le lien qui me renvoie à l'article du 30 juin 2015 intitulé :

Sheila Hicks, une grande dame de l'art textile

Et lorsque je tape "Sheila Hicks" toujours sur le même moteur de recherche, je trouve, entre autre, "Sheila Hicks, domaine de Chaumont sur Loire". Et voilà, la boucle est bouclée !
Mais honte à moi : j'ai jeté un oeil très rapide dans la Galerie du Fenil et n'ai vu que les "satellites" (nom donné par l'artiste à ce que j'ai nommé "boule"), alors que l’œuvre comporte d'autres éléments !

Puis j'ai fait une halte à Argenton sur Creuse (36) au
où une tenture (sans nom) est exposée dans le hall d'entrée

Enfin, j'ai aussi croisé la route d'Odette Arpin qui a fondé en 1986 l'hôtel de la dentelle à Brioude (43).

Mme Arpin a redonné un coup de jeune et d'éclat à la technique de la dentelle au fuseau. 
L'hôtel est tout à la fois un musée, un centre de formation et une vitrine des productions contemporaines créées par l'artiste. Celle-ci a détourné la technique ancienne, blanche et "plate", utilisée dans l'habillement et en décoration (napperon, nappe) en lui donnant volume et couleurs. 
Elle collabore régulièrement avec la Haute Couture.
 Les photos étant interdites dans l'établissement,
je vous laisse aller farfouiller sur le Net pour admirer les œuvres exposées.